Antoine LE SOZ - MDS 2015 - Pars avec moi !

Antoine LE SOZ - MDS 2015 - Pars avec moi !

TEMPLIERS Mon résumé

TRAIL DES TEMPLIERS

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Départ dès le vendredi soir pour : 1/déposer Anouk chez les parents pour le week-end 2/ Prendre le camion aménagé d’un de mes meilleurs potes à Rennes, ça sera notre maison pour le week end 3/ 5H de route jusqu’à Bourges où Aurore et moi nous arrêterons pour passer une petite nuit sur une aire d’autoroute 4/ Prendre un petit dej made in « l’Arche » puis repartir pour 4H de route jusqu’à Millau : c’est là que mon pilote prend le commandes pour me permettre de garder les jambes fraiches…


On arrive à Millau vers 13H, on se pose à une terrasse d’une brasserie sympa, magique…on est le 25 octobre  et il fait 20°. Au menu : canard confit, aligot…heu allez, on n’est pas tous les jours dans l’Aveyron, alors c’est parti, je prends…plein d’énergie pour demain je me dis :-)

 

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Après ce petit repas…nous nous dirigeons sur les lieux de retrait des dossard, je me rends compte que ce n’est pas un trail comme un autre… des voitures sont stationnés à plus de 1500m du site, les gendarmes font la circulation, c’est blindé de monde ! On se gare au bord de l’eau, ça sera idéal pour passer une petite après midi sieste ! Après 1,5km pour arriver sur le site : il y a le salon du trail : 50 exposants en tout genre avec comme seul point commun : le TRAIL…c’est LA discipline du moment…

Les dossard retirés, nous repartons dans le sens inverse (1,5km) et je croise les potes du club du CIMA : Arnaud, Flo et Yvan entre autre courent ce samedi après midi sur le 20kil. J’aperçois aussi : Patrick et son fils Théo qui partirons avec moi le lendemain matin. On se pose, on se fait une petite bouffe tranquille le soir et hop dans le cametar !

Je prépare mon sac à dos de course : 2 barres de céréales et 4 barres énergétiques, 2 bidons de 750ml : un d’eau et le second avec moitié coca, moitié eau. La frontale accrochée, le gore tex dans le sac au cas où et les affaires que je porterai : short avec dossard accroché dessus, tee-shirt sans manches, et veste sans manches pour le départ.

Il est 22H et hop, nous nous mettons sous la couette…demain lever 4H du mat’ (heu 5H grâce au changement d’heure)…

 

Le réveil n’a pas le temps de sonner que je suis debout, trop pressé d’y être, d’en découdre…je me lève, bois un petit peu de jus de fruit et mange un morceau de pain avec une tranche de dinde…ça ne passe pas trop…il fait super froid ce matin : 5° ! la frontale sur la tête et le sac ajusté sur mes épaules, je me dirige comme toutes ces lucioles vers le site et cette fameuse ligne de départ. Nous sommes 2700 concurrents annonce le speaker !

Je suis dans le SAS n°1 derrière les élites au nombre d’une 100aine de mecs et de femmes affutés jusqu’aux oreilles. Ha oui, je ne vous ai pas dit, il y a un match dans la course : France vs Europe vs USA (équipes hommes et femmes distinctes) : 5 ou 6 coureurs pour chaque équipe. Il y a aussi nombreux mecs dans le SAS élite faisant partis de TEAM (marques différentes).
Je sais que certaines personnes que je connais bien sont présentes sur cette même ligne mais je me dis que ça sera difficile de les rencontrer. Et là, j’aperçois Adrien, un mec avec qui j’ai passé un an à la Fac de Dijon, super sympa, on discute sur la ligne et quelques minutes plus tard…le frisson envahit la foule : la musique d’ERA « ameno » retentit et les fauves du Gévaudan sont lâchés !

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Je pars à une allure moyenne…je dois être dans les 200ème mais je suis tout de même autour des 14km/h il me semble…J’aperçois une grande carrure à ma droite, Lolo est juste à coté de moi, on échange quelques mots pendant les 2 premiers kilomètres et la première montée nous ralentit mais les souffles se font de plus en plus fort, chacun se tait, la chaleur monte…Je commence les 75 kilomètres sereinement, heureux d’y être. Je remonte progressivement le peloton. Je me retrouve après 10 kilomètres avec mon pote de Dijon : Adrien et quelques filles des teams USA, France et Europe. Je passe au premier ravitaillement au 20ème kilomètre environs après 1H50 de course, je suis 88ème. J’avais prévu avec Aurore qu’elle me rejoindrait à cet endroit afin que je puisse lui donner ma frontale et ma veste sans manches. Malheureusement, au milieu d’une foule impressionnante, je ne la vois pas…je prends 1 bout de banane et un verre d’eau, je range mon matos dans le sac et c’est reparti. Nombreux sont ceux qui ne se sont pas arrêtés…

Une des plus grosse pente arrive, c’est le moment de passer en marche rapide, de toute façon, il est quasiment impossible de courir…Le soleil s’est levé sur les causses qui nous entourent. Ces petites montagnes égratignées, aux pierres blanches apparentes, le soleil nous éblouit. Un mec juste devant moi se tord une cheville…OUCH…il gueule dégouté, je pense qu’il abandonnera…je me dis « Antoine, fais gaffe, tu n’as pas fait tout ça pour 2H de course !!! »

 

Nous nous retrouvons au sein d’un petit groupe et au fil des kilomètres il s’amenuise de plus en plus : 2 femmes, 5-6 mecs le composent, c’est incroyable, Adrien et moi nous sommes pas vus depuis 7 ans et nous nous suivons depuis le début.

Le paysage est magnifique...on en prends plein les yeux, ça fait du bien aux jambes LOL

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On arrive à mi course et je commence à ressentir des douleurs aux articulations (hanches, genoux) mais rien d’inquiétant…je m’hydrate régulièrement alternant bidon d’eau, bidon mélangé de coca et d’eau. Les descentes sont longues et toujours très techniques, certains sont super spécialistes et déboulent comme des chamois.  Je ne me débrouille pas si mal je pense, mais je ressens mes cuisses qui subissent le dénivelé négatif…vais-je continuer comme ça jusqu’à quand ?!?


Sur le trail de Belle-Île, j’avais ressenti mes muscles déchirés, explosés à partir de 5H30 de course environ. J’étais obligé d’alterner marche et course malgré moi.

 

Après 5H de course, je me sens encore assez bien, il ne me vient pas l’idée que je devais passer en marche pour m’économiser. On a fait les 2/3 de course mais sur le GPS d’Adrien, nous venons à peine de faire la moitié du dénivelé positif prévu (3600 positif/négatif). Les 3 plus grosses montées et descentes sont prévues sur les 20 derniers kilomètres. Je me situe environ à la 75ème place à ce moment de la course.

 

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La montée se passe bien, je gère mon effort et j’arrive en haut avec 2 filles et Adrien, j’aborde la descente derrière l’une d’elles, ça avance très vite, les petits pièges des chemins sont passés à toutes enjambées jusqu’au moment où sans m’en rendre compte, je me retrouve à terre…je fais 2 belles galipettes et je me relève…rien de mal mais les 2 nanas ne manqueront pas de me chambrer (bonne ambiance !). Après cette descente, Adrien n’est pas au top et je le laisse derrière moi…on passe des petits villages, toujours du monde à nous encourager, je m’arrête pour remplir mes gourdes d’eau, il commence vraiment à faire chaud !

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Au niveau musculaire, ça se complique, mes jambes sont vraiment dures mais je suis l’allure de 2 filles au rythme d’un métronome…sans réfléchir, je suis…j’arrive au pieds de Massebiau…il reste environ  12 bornes…je suis un peu sec ! le dernier ravito est à 7,5 kilomètres de l’arrivée…ça monte tout le temps, des chemins plein de cailloux, sous les arbres parfois, sous un soleil qui me plombe à d’autres moments…une auberge en pierre est devant moi, le ravitaillement arrive à point nommé : mes gourdes sont vides et il ne me reste plus que 1 barre ! je remplis mes gourdes et je me pose…c’est un déjeuner que je vais faire, les batteries ne sont pas vides mais les voyants sont au rouge ! je me jette sur du pain avec du fromage, du pain avec du jambon de pays, de l’eau gazeuse, je prends tout ce qui me tombe sous les yaux ! il faut dire que ce ravito est trop trop délicieux :-)

je prends une petite soupe pour me réchauffer un peu et je repars seul à une petite foulée…il reste 7,5 kilomètres ! je me dis que ça ne sera plus très long…

 

Mais…je n’avais pas prévu ce qui allait arriver. On m’annonce : « vous allez jusqu’en haut, jusqu’à l’antenne ».

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C’est super haut, je marche pendant 10’, je m’arrête 2’ pour récupérer et je répète ça 4 – 5 fois…j’en chie vraiment là…j’ai un ruisseau de sueur qui tombe de mon nez…je suis penché vers l’avant en appui sur mes genoux, je pousse dessus avec mes mains pour m’aider à avancer…J’arrive au niveau de grosses pierres blanches, j’ai l’impression de faire de l’escalade. Je glisse, je m’agrippe avec mes mains aux pierres, je réussis à atteindre le sommet, je marche pour récupérer…

 

Pwwwaaaa, dernière bosse avalée ! Je redescends pendant 10’ et ça remonte, c’est quoi ce bordel me dis-je…un bénévole me dit : « tu arrives à la grotte, encore 500m ». Ha oui, on nous avait promis le passage au sein d’une grotte, alors on nous fait passer par un petit chemin qui remonte…je maudis cette idée à ce moment là…je passe à travers cette grotte. Sur le moment, je regarde mais ne profite pas de ce passage merveilleux, je ne pense qu’à une autre chose : atteindre l’arrivée ! la descente est super technique, grandes marches, pourcentages impressionnants et lacets incessants. Les derniers kilomètres m’ont paru interminables mais 1H15 après ce dernier ravito, j’entends enfin le bruit du micro, des personnes qui accueillent chaleureusement les concurrents !

C’est bon, dernière ligne droite, virage à gauche et j’aperçois Aurore avec l’appareil photo qui ne voulait pas me louper cette fois.

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Je passe la ligne d’arrivée en 71éme position. Heureux d’avoir pu courir le plus souvent possible, j’ai l’impression d’avoir mieux gérer mon effort que sur Belle-Île, le trail ne s’apprend pas en 1 fois… Au niveau énergétique, je suis plutôt bien, niveau musculaire, je suis détruit au niveau des quadriceps…

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Mon impression générale est positive. J’arrive à gérer mon effort durant 8H40 de course. Après ces 2 trails en moins de 9H00 de course, je me sens prêt à attaquer le Marathon Des Sables ! Après 3 jours de repos, j’avais pratiquement récupéré, les courbatures avaient quasiment disparues. C’est très positif, mon corps s’adapte de mieux en mieux…Mais sur le marathon des sables, je n’aurai pas 3 jours pour récupérer, je devrai repartir dès le lendemain…

 

 



10/11/2014
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